“next, next, next” demandait jean nouvel lors de la projection des images de sa présentation à l’inno design tech expo à hong kong la semaine dernière, devant l’auditoire médusé et captivé
ce pourrait être aussi le sous-titre de cette manifestation
design de taies d’oreiller, cadres en aluminium, terres cuites, packagings pour cosmétiques, distribution d’espaces commerciaux, arts de la table, feux d’artifice, verres à pied et aménagements d’intérieurs d’avions et circulations d’halls d’aéroports : les recherches en design sont aussi multiples que variées, et chaque entretien est autant de terres à parcourir que de challenges à relever
précis, concret, curieux et déterminé, chacun des interlocuteurs rencontrés a son objectif, son territoire et sa stratégie, tout en étant en quête de ce qu’il n’a pas anticipé
3 jeunes gens, dont le plus âgé doit avoir 26 ans, en charge d’aménager les intérieurs d’avion des 3 plus importantes compagnies aériennes chinoises, un stand de 6 m2 dans une contre-allée avec 2 chaises de guingois, une table provisoire et une étagère avec 4 produits posés pour la principale marque de cosmétiques chinois, et 53 contacts rencontrés, dont la moitié répond en moins de 4 heures après avoir reçu le premier mail, la plus grande partie en chinois et en demandant des informations détaillées sur nos méthodes de travail
une fois passé le boost que procure toujours l’invitation au voyage, chère à baudelaire, qui dispense remède et réconfort au poête, que faire, face à cette énergie, tout en sachant que le salaire moyen d’un médecin à shanghai s’élève à 300 euros par mois et que donc nos rémunérations doivent, de près ou de loin, et même si hong kong n’est pas la full chine, s’y référer ?
d’abord, le champ des questions posées s’élargit /
le design n’est plus que produit et service, il relève beaucoup plus du complément de l’architecture et est beaucoup plus associé à la stratégie globale de la marque
“business of design week” était le titre donné aux cycles de conférences dans le cadre de l’asia’s leading annual event on design innovation and brands à hong kong du 30 11 au 05 12 derniers, et business of design pourrait être celui qui nous y est posé
qui prend en charge les tests et les demandes d’autorisations d’exportations pour les produits “packés” destinés à l’europe ? qui prend le rôle de l’interior designer ? quelles sont les séquences qu’il faut supprimer, dans la chaine marque-création-stratégie-projets-droits-prototypes-tests-développements-diffusion-distribution-royalties-reproduction si nous voulons travailler en chine ?
comment trouver et développer, l’idée-source capable d’aller jusquà la mer de chine et en revenir et séduire et convaincre des âges, des cultures et des process de décisions si multiples et si différents
le business modèle est la seule réponse, et notre chance est de nous y confronter et d’y apporter nos solutions, basées sur nos méthodes de travail, adaptées à une croissance annuelle de 10%, à des salaires 10 fois moins élevés que les nôtres et à un marché de 1.36 milliard d’habitants
bien sûr, nos modèles d’agence actuels n’y répondent pas encore /
il nous faut construire des ponts, avec agents, traducteurs, juristes /
il nous faut collectiver nos forces, nos représentations, nos informations et nos présences sur place, comme le fut le stand de l’apci où 24 d’entre nous étaient présents, regroupés sous le label france forward
et il nous faut aussi innover et élaborer de nouvelles méthodes de fonctionnement, et de validation plus commerciales, plus souples, plus rapides et tout autant de nouveaux modes de rémunération, plus séquencés, plus étapés
mieux vaut miser sur le désir pour y réussir, moteur du mouvement éternel / nous sommes sollicités, c’est déjà la première étape
mingcha / www.mingcha.com.hk
