vendredi 29 juillet 2011

design / la rigueur est tendance / didier saco


les lapins sont devenus muets

tout comme les chiffres parlent aux financiers, les lapins parlent depuis 2005
les lapins nabaztag, au look enfantin, aux oreilles colorées, programmables et capables de lire les e-mails et les flux d’information, connectés à internet et par réseau wi-fi et qui vont se taire car la société qui commercialise et gère les services de ces gadgets emblématiques d'un temps passé risque de cesser son activité, pour raisons économiques

tout en même temps, le numéro un mondial du luxe, lvmh, a dépassé toutes les attentes des analystes au premier semestre 2011 et vu son bénéfice net croître de 25% et son chiffre d’affaires de 13, tout comme le site internet marchand amazon affiche une croissance, sur un an, de 51% et apple de 82%

steve jobs / apple connait si bien ses clients, dit-il, qu’il est capable de créer des produits formidables sans passer par des panels de consommateurs, et que la seule étude qu’il ait lancée était pour analyser la distribution de gateway, afin “de ne pas répéter les mêmes erreurs qu’eux” : “nous n’avons pas besoin de consultants : nous cherchons simplement à fabriquer des produits géniaux”

est-ce à dire qu’il ne faut plus concevoir que des produits de luxe et high-tech et que le temps des gadgets est passé, tout comme celui des pannels de consommateurs et des consultants ?


c’est le concours de l’été que lance materio : trop de trop ?
lister les objets que nous avons choisis, qui nous entourent et qui, objectivement, ne nous rapportent rien, et faire le vœu de l’été, petit frère estival de la bonne résolution du début de toute année : que le brief donné au designer dépasse le discours incantatoire de la marque universelle, du produit omnipotent et du client insatisfait, pour s’interroger avant tout sur l’utilité de ce qu’il doit concevoir

la rigueur, la crainte du demain et, tout en même temps, le développement formidable de certains marchés nous permettent d’établir pour la rentrée et les 10 prochaines années nos feuilles de route :
- nos meilleurs alliés sont, plus que jamais, les directions du marketing / si les fondamentaux de l’innovation sont la curiosité, l’intuition, la culture et le rêve de la vie meilleure, ce sont les marketeurs qui sont les pilliers de nos projets, et la connaissance du produit, ses composants, sa distribution, sa concurrence et son cycle de vie indispensable à la pertinence de nos créations
- le designer est responsable / tout est possible, et un lapin sur une table de chevet peut avoir sa place : la question est le dialogue indispensable entre le designer et la marque sur l’équilibre entre l’usage et l’image du produit

que disent, comme les chiffres qui parlent aux financiers, le corian, le blanc, le lisse, le pack en 6 couleurs, le chemin de fleurs fraiches ou de feuillages, l’enseigne fixe ou en déroulant, aux marques et à leurs clients ?

c’est de la responsabilité du designer de le concevoir et de le proposer, et des débats avec la marque de le définir

- et la rigueur est tendance
la rigueur n’est ni “less is more” systématique, ni décroissance obligatoire
la rigueur est la réflexion sur le réflexe : “j’ai, donc je suis”, et la question posée sur l’équilibre entre l’utilité réelle et la symbolique de l’acquis
la rigueur est tout autant la réflexion sur la forme du produit que sa fonction, son packaging, sa communication et sa durée de vie / jusqu’où dire ? quel est le nécessaire et l’accessoire ? quelle place à l’image ? à l’usager ? au dialogue et à la connivence ?

pour accéder à cette réflexion, les chemins sont multiples, et les sentiers de l’été propices à les parcourir / ce sont tout autant les exemples des marques qui nous entourent, autant japonaises que grecques, us, marocaines ou italiennes que les stratégies de leurs dirigeants, à moyen et long terme et leurs engagements, économiques, sociétaux et environnementaux

bel été / nice summer / belio verano / buona estate

exposition à rome jusqu’au 31 août / unicita d’italia palazzo delle esosizioni and macro future / la pelanda
le concours de l’été / materio / info@materio.com

lundi 4 juillet 2011

design / brevet déposé / didier saco


designer ou inventeur ? dessin, modèle ou brevet ? designers en agences extérieures et designers en équipes intégrées, mêmes droits et mêmes devoirs ? 167 agences de design et 62 entreprises ont participé à une enquête organisée par l’inpi et l’apci entre novembre et décembre 09 pour dresser un état des lieux de l’usage du brevet et de son dépôt et, comme dans la vraie vie, c’est l’usage qui prend le pas sur l’idée et la réalité sur le projet

propriété intellectuelle et propriété industrielle / 2 territoires sur lesquels agences et clients se répartissent et se complètent

pour vincent créance / agence mbd /, les clients détiennent la totalité des droits relatifs aux idées et aux propositions de l’agence / l’agence conserve ses droits de propriété intellectuelle et n’intervient pas dans le dépôt des titres de propriété industrielle, brevets, dessins ou modèles qui relève de la responsabilité du client dès qu’il détient les droits d’exploitation

selon joseph mazoyer / design office /, là aussi, la décision de déposer un brevet relève du client, le rôle du designer étant de lui signaler les points qui peuvent donner lieu à dépôt / ce que soulève joseph mazoyer est aussi la question de la propriété des étapes qui mènent aux résultats / les honoraires rémunèrent-ils tout un parcours, dont les voies exploitées et non abouties ou la seule création clairement identitiée en fin de programme ?

pour gaëlle guns et vincent leenhardt / oxylane group /, le dépôt de brevet est une opportunité pour protéger plus efficacement le succès commercial d’un produit / c’est aussi un système de rémunération individuelle et une stimulation à la création et à l’innovation

quant aux chiffres, 65% des agences disent avoir déposé au moins un dessin et modèle dans les 5 dernières années, alors que seules 25% à avoir participé à une demande de brevet


work in progress : chacun d’entre nous, selon sa culture, son projet d’entreprise et les liens établis avec ses clients, construit, au fil de son développement, sa
démarche vis-à-vis de ses droits

dépôt ou non dépôt, dessin/modèle ou brevet, designer ou client, innovation conceptuelle ou technique / la vraie ligne de différences sur le dépôt de brevet est celle qui sépare les insiders des outsiders

les insiders, ce sont les marques et les designers qui inscrivent le design comme un actif essentiel dans une perspective longue et porteuse de valeur / le brevet est une valeur ajoutée au produit et à la marque, à l’encontre de l’outsider qui préfèrera inscrire sa création dans l’éphémère, en dehors d’un marché et pour lequel le travail, à long terme, de la démarche de l’obtention d’un brevet ne correspond pas à son positionnement

la vraie vie : 4.5 millards de dollars ; c’est le prix de l’acquisition par apple le 01 07 dernier de 6 000 brevets de téléphonie mobile qui étaient détenus par le canadien nortel

détenir des brevets est devenu enjeu stratégique et économique : c’est un élément de négociation, tout autant que de protection contre des attaques potentielles

le budget : l’obtention d’un brevet national français nécessite des recherches d’antériorité, la rédaction de la demande, le suivi de la procédure du dépôt à la délivrance et les redevances dues à l’inpi, et l’ensemble de ces coûts atteint un montant de 6 à 7 000 euros


design et brevet / quand l’innovation passe par le design / étude pilotée par l’inpi et l’apci / françois mayssal et antoine barthélemy 156 pages sur demande auprès de l’apci / agence pour la promotion de la création industrielle 24 rue du charolais paris 12 / 01 43 45 04 50