lundi 27 octobre 2008

Comment l’esprit vient aux objets / am builles


Exposition « Wa:l’harmonie au quotidien » Design Japonais d’aujourd’hui.Paris, Maison du Japon.

Une scénographie limpide et aérienne, des objets essentiels qui nous absorbent dans une méditation éblouie sur l’esprit du design japonais d’aujourd’hui.
Ce qui fait qu’au premier coup d’œil, un design est perçu sans qu’on le sache exactement comme spécifiquement japonais.
Une exigence de synthèse formelle qui s’enracine dans une forme supérieure de conception propre à leur tradition culturelle du japon, l’esprit d’harmonie WA, un état intérieur qui se perpétue et rayonne à la surface des choses et leur donne cet étrange pouvoir d’apaiser nos tensions.
Une volonté de « conciliation des antagonismes », qui anime tout projet, pour intégrer et faire cohabiter artisanat populaire traditionnel et technologies de pointe, travail manuel et productions industrielles, activité du design dans la capitale et fabrication d’objets en province, interaction entre éléments japonais et occidentaux, nouvelles utilisations de matériaux anciens, conciliation du désir et préservation de l’environnement.
Au delà de la perfection de la synthèse formelle, par l’attention soutenue à la fonction, à la qualité du toucher, à la mise en valeur de la matière, à l’exquise précision des finitions, l’esprit Wa a su garder l’esprit d’humilité et d’anonymat de l’artisanat traditionnel des objets les plus quotidiens «des designs anonymes dûs à la main de l’homme et conçus pour l’homme ».
Cet esprit de l’artisanat traditionnel fait merveille dans l’art d’exploiter les nouvelles technologies, en les incorporant dans l’objet jusqu’à les rendre invisibles, (à chaque nouveau projet, le process même de fabrication est repensé).
Mais s’il nous fallait à nous occidentaux, aller plus loin pour comprendre comment le minimalisme et la beauté de chaque objet captent ainsi notre attention , d’où vient cette impression que chaque objet crée comme un espace libre et vide autour de lui .
Il suffit de se remémorer qu’aux quatre éléments de notre philosophie naturelle, la terre, l’eau, le feu, l’air, le Japon ancien ajoute un cinquième : le vide.
De ces cinq éléments qui sont la voie générale de la tactique et de l’habileté victorieuse du Samourai ,le vide constitue l’étape ultime de la maîtrise, celle « qui atteint son but où le devoir impose de se détacher de ce que l’on possède complètement ».
« L’intelligence est être, l’esprit est vide »*.

* Myamoto Musashi Le traité des cinq roues.

Exposition du 22/10 au 31/01.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

il en est de même dans le management: le faire fluide et efficace sans la marque de son goût et de ses fournisseurs.
LéoStandard