lundi 7 juillet 2008

appel d’offres / la vraie vie a toujours raison / didier saco


il est des thêmes récurrents / comme le loch ness, les vertus du botox et la pertinence du tour de france / le débat sur l’appel d’offres fait toujours recette

chacun a toujours son exemple, sa vertu et sa morale et aime, régulièrement, se faire le défenseur du designer opprimé et de l’architecte méprisé et adresser missive tonitruante / avec force copie à la presse “pour info” / pour partager son indignation et répandre sa vindicte sur le passeur de commandes publiques coupable de toutes les indignités

and so what ?

qui peut se plaindre de l’appel d’offres qui contraint tout marché public supérieur à 4 000.00 euros à être rendu public afin que chacun puisse y participer ? c’est là une mesure exemplaire de la démocratie qui permet, sur le papier , à chaque entreprise qui le désire, de participer à tout marché public

une fois celà dit, “sur le papier”, chacun sait les difficultés rencontrées, les dossiers incomplets, les réponses jamais reçues, les attributions “localisées” et les marchés qui s’arrêtent à mi-gué

deux postures sont alors possibles / ou l’on continue à maugréer, chacun dans son coin, ou l’on cherche à changer la vie

c’est toujours la vie qui a raison / la vraie vie, ce sont les entreprises qui, face aux marchés, à leurs expériences et leur usage du quotidien de leur métier, savent qu’une scénographie ne se réduit pas à des mètres carrés, la construction d’un immeuble à un nombre de fenêtres et un catalogue à un nombre de pages

la vraie vie, ce sont les initiatives politiques, économiques et pratiques qui se multiplient pour donner un coup de pouce aux pme dans l’accès aux marchés publics, tel le réseau commande publique qu’anime oséo, avec le concours du groupe moniteur, du ministère de l’économie et de l’ordre des experts comptables

la vraie vie, c’est bien sûr le désarroi des entreprises face à leur temps passé à monter un dossier qui ne sera pas ouvert parce qu’il y manque la pièce dc43 bis / mais c’est tout autant l’embarras du secteur public qui ne reçoit pas ou plus ou presque plus de réponses à ses appels, suite aux multes déconvenues passées et doit alors faire avec les réponses reçues, ou renouveller son appel et laisser passer le temps d’autan

la vraie vie, c’est souvent et avant tout l’embarras des passeurs d’ordre qui n’ont pas appris, ou n’ont pas reçu la formation, pour comprendre, négocier et acheter du design et de l’architecture, et se réfugient, le plus souvent, sur un prix, un délai, une référence ou un nom pour étayer un choix nécessaire sur des raisons par défaut arbitraires

la vraie vie, celà doit être alors la patience de laisser du temps au temps pour que la vraie vie prenne sa place chez les passeurs de commande publique et, en même temps, l’apprentissage, chez les entreprises candidates, que leur métier, leur vocabulaire, leurs plans et leurs références ne relèvent pas encore du quotidien de chacun et qu’il peut être judicieux de prendre le temps, dans la constitution d’un dossier, d’expliquer, de détailler, d’intégrer une note d’intentions et, comme alice, de passer de l’autre côté du miroir

www.oseo.fr/votre_projet/commande_publique

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