lundi 8 septembre 2008

viva via / dry design in paris / didier saco


tout ce que l’on aime
via présente pendant plusieurs semaines dans ses locaux à la bastille un digest du mobilier et des accessoires conçus par gae aulenti, olivier mourgue, michel hamon, quasar, jean-louis avril, terence conran pour prisunic

au-delà des pièces montrées et de l’ambiance 70, que certains se plaisent parfois à regretter, en oubliant vite jean royer, gabrielle russier et la mort prématurée de françois cevert, l’intelligence de l’exposition est dans le déroulé des causes et la pertinence des moyens trouvés : l’offre de meubles bon marché face à la construction de centaines de milliers d’hlm à équiper, et la vente de meubles par catalogue pour cause de manque de place dans les magasins

quant à fabrice peltier, toujours malin et célère, il installe son agence au cœur de paris et y ouvre une galerie consacrée au packaging et à toutes les créations qui lui sont chères / la programmation est déjà full pour toute l’année

tout ce dont le design à paris a besoin
ces deux initiatives sont d’autant louables qu’elles rendent notre horizon parisien encore plus sec
sans doute dans tous les métiers de la création mais peut-être plus encore dans le nôtre où nous sommes, comme les abeilles, à butiner mille fleurs pour créer notre miel, nous avons besoin, pour nourrir nos idées, comprendre nos partenaires et pour innover, de nous abreuver à des sources / les galeries, les musées, les sites en sont, certes mais le partage d’expériences et le montrage de résultats, expérimentaux ou définitifs, râtés, refusés ou sucessfull sont inégalables

et le paris du design is dry
bien sûr, l’observeur du design, mais une fois l’an
quel temps perdu, alors que nous avons à paris des marques talentueuses, des artisans exceptionnels, des experts émérites, des écoles compétentes et des étudiants affamés
alors que nous brûlons de tout savoir sur les potentiels de la porcelaine, les réalisations de jean dubuisson, la résistance des cartons, la date de création de prochaines couleurs, les alliances possibles entre l’eau et la lumière et les limites d’options possibles d’offres pour nonagénaires ardents

il nous faut alors aller à londres, à milan, à lyon, à clermont-ferrand, à bâle et à neuchâtel, et les voyages forment la jeunesse

ou créer, comme prisunic, à paris des collectives de talents convergents et stimulants qui puissent, tout en même temps, apprendre, comprendre, transmettre, s’amuser et gagner de l’argent / possible ?

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