mardi 12 mai 2009

On se pose et on cause / Anne-Marie Builles


Où sont les cibles, où sont les marchés ?
L’inquiétude gagne les arcanes de la discipline marketing.
Depuis un certain temps et sans réelle logique apparente,la discipline fourbit des armes stratégiques et recettes, sûres de toucher leur cible.
Ont joyeusement défilé, le marketing de la demande, de l’offre, viral, ethno, générationnel, expérientiel, émotionnel, sensoriel, de guerilla, de proximité, relationnel, alternatif, buzz, géo, celui qui « s’adresse à l’enfant qui sommeille en nous » et jusqu’au « permission marketing » qui nous donne le droit de recevoir des informations de la part d’une entreprise ou d’une marque.

Design fax, dans son dernier numéro, fait état d’une nouvelle péripétie de l’évolution de la discipline, résultats d’une étude initiée par deux agences design, W&Cie Black and Gold, en collaboration avec le CSA signalant de la part des internautes une forte attente de « conversation » vis à vis des marques.
Et le marketing de conversation est lancé, son contenu s’appuirait sur des valeurs émergentes d’un temps de crise : la considération, la transparence, la cohérence et la proximité. Crise ou pas, c’est le moins qu’on est en droit d’attendre de la sollicitude des marques.
Descendre de son piedestal.
Ce nouvel avatar du marketing appelle trois remarques.
Il vient simplement éclairer le pragmatisme opportuniste bien légitime des marques qui se proposent d’aller droit à la cible, au plus direct, via le web, là ou elles sont certaines de toucher le plus grand nombre.
Ce nouveau point de vue recentre naturellement l’approche marketing sur le relationnel et la connaissance de son client, convenant que le meilleur moyen d’apprendre sur lui, c’est d’apprendre de lui / au final, le meilleur moyen de remettre du lien et de l’ « autre » dans la machine à vendre.
Intelligence collective, échange et conversation signent une nouvelle posture de la démarche, la fin « d’un marketing devenu auto-référentiel à l'instar de l’économie, qui s’est oublié dans une forme d'auto-contemplation / satisfaction, et n'a que peu revisité ses fondements, ses buts, sa place face à la société et non pas juste face à un marché ou un client solvable ».*
Les marchés sont des individus, informés, intelligents, qui partagent, échangent et se parlent, simplement demandeurs de qualité et de valeurs d’attention.
Un marketeur anglo saxon remarquait : « marketing is designed to take, not to give » . En se tournant vers le design il retrouvera quelque réconfort. Le design a su démontrer , au delà de toute approche sophitisquée de ciblage, que le meilleur atout d’une marque vers son marché est encore la qualité et l’innovation de ses produits au regard et en cohérence avec les valeurs identitaires qu’elle promeut.

*Bernard Cova . Un marketing humanisant et transversal

http://www.design-fax.fr/

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Pour le fun
à lire page trouvées sur le net:

http://cooperativedesign.wordpress.com/2009/07/01/vanite-ou-vacuite/#more-482

A +
al/