mardi 23 juin 2009
checkpoints en quadri / didier saco
chacun sait que l’une des fonctions primordiales du design est de transformer la contrainte en avantage et de rendre la difficulté efficiente et convaincante
l’institut du monde arabe / ima / présente pendant 6 mois la création plastique palestienne / peinture, sculpture, photographie, video, installation / une merveille d’intelligence et d’ordinaire
sheriff waked, né à nazareth en 1964, présente chic point, fashion for israeli checkpoint, video qui fait défiler en intro toute une série de prises de vues, en noir et blanc, qui montre des hommes, contraints de découvrir, à des checkpoints et face à des militaires, leur ventre afin de prouver qu’ils ne portent par de ceinture d’explosifs autour du corps / c’est à partir de cette matière réelle, quotidienne et ordinaire que sheriff waked a conçu et fait défiler toute une collection de prêt-à-porter pour hommes qui révèle, par découpe, par pli, par échancrure et par incise leur abdomen “special checkpoint”
sandi hilal présente le point de vue, ordinaire et quotidien de 2 femmes sur leur vie de tous les jours, entre lessives, poules, lapins et plantes sur parpaings, au camp de fawwar à travers ruines, décombres et détritus
et rana bishara traite le barbelé, non comme décor, non comme argument et encore moins comme symbole mais comme matière quotidienne, celle que l’on voit toute la journée et fait partie de l’ordinaire
la couleur change tout
léon blum et antoine pinay resteront à jamais des vieux messieurs sepia, en manteaux et chapeaux, et la couleur manquante nous les fait remiser, à tort bien sûr, au panthéon des temps passés où nous n’irons jamais car nous sommes devenus formatés par l’usage intensif de media et addicted à la quadri
et ce n’est ni à la baie aux cochons ni à marilyn que john kennedy doit sa notoriété mondiale mais à kodak
10 ans plus tôt, sans kodak, kennedy serait resté un président relégué pour toujours aux archives et tous les talents de chanel n’auraient rien pu pour jackie si son tailleur rose avait été vu gris et ni john-john, ni caroline ne lui auraient épargné le sort gris de madame coty sans la couleur, en bateau, sur la plage, à cheval et en famille
c’est la couleur qui donne sa fulgurance au travail présenté sur le barbelé quotidien / pour chacun d’entre nous, européen heureux qui connait depuis 50 ans la paix et la liberté, le barbelé est associé immédiatement et seulement aux images en noir et blanc des camps qui ont déchiré l’europe et ont marqué pour toujours nos mémoires
le barbelé en quadri, ce n’est ni drama, ni pathos : juste la vie, quotidienne et qui transforme la matière ordinaire en source de création et d’énergie efficiente et universelle
palestine, la création dans tous ses états, exposition d’art contemporain
du 23 06 au 22 11 09
institut du monde arabe / Ima 1 rue des fossés saint bernard paris 5 / 7.00 euros
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