la belle au bois dormant et le petit chaperon rouge / repetto crée une joint venture entre les contes de notre enfance et installe, en ses vitrines de rentrée, un récit qui revisite le fameux conte de charles perrault et met en scène ses produits
que nous disent nos clients, nos prospects, nos marchés, nos media ? que nous dit l’économie cette semaine ? que nous disent nos banquiers pour dans 6 mois et nos investisseurs pour dans 10 ans ?
d’abord, il y a challenges, l’hebdomadaire économique qui intègre, dans sa liste des 100 qui comptent dans l’économie française en 2012, 5 d’entre nous / philippe starck, christian louboutin, jean nouvel, erwan et ronan bouroullec / soit le 20ème de ceux / en l’occurrence, pas de celles et c’est dommage / qui font la france et contribuent à son renouvellement
ensuite, il y a carrefour, marque-dream pour tous les designers du monde qui annonce, à l‘occasion de la présentation de ses résultats semestriels, 500 à 600 départs volontaires au sein de ses sièges sociaux
et il y a aussi nestlé, avec vittel, nespresso ou herta, bic, henkel en allemagne, inditex et grifols en espagne, diageo, bat et intercontinental hotel group en grande-bretagne, air liquide, essilor, technip, diago, pernod ricard, rémy cointreau, sodexo en france, toutes marques européennes qui étincellent et battent actuellement des records en bourse
ce que déclare georges plassat, le pdg du groupe de distribution carrefour nous est précieux, à nous qui travaillons sur l’innovation et son récit :
“ le métier de distributeur consiste à gérer des points de vente, pas une marque” / l’enseigne du magasin doit permettre au client de comprendre immédiatement ce qu’il va y trouver en termes d’offre, de services et de prix / nous allons renforcer notre offre alimentaire, élément d’attractivité primordial en temps de crise / il faut revenir aux bonnes pratiques, travailler sur la qualité / les promotions, il y en a de trop, le consommateur est perdu / chaque fois que l’on tente de réduire la surface des produits non-alimentaires, qu’on supprime un rayon parce qu’il n’est pas assez rentable, on perd du chiffre d’affaires / l’hypermarché va s’adapter, c’est une certitude
chacune et chacun d’entre nous a bien compris les mutations que notre société est en train de vivre
le designer est professionnellement un prestataire de services et, sauf à penser qu’il conçoit uniquement pour se faire plaisir ou pour jouer au mercenaire et non pour remplir un rôle social, il se doit d’être attentif aux évolutions des modes de vie, surtout lorsque celles-ci s’accélèrent et s’amplifient brutalement
que nous disent doux et peugeot, les secteurs des télécommunications ou de la distribution délaissés par les marchés financiers et nestlé / ventes + 6.6 et marge nette + 11.6, bic, air liquide et l’oréal, dont l’action vient de franchir le cap des 100 euros qu’elle avait juste frôlé en 2007 ?
pour unilever, “la pauvreté, croissante en europe, est un marché”, pour sodexo, “quand cela va mal, on va davantage à la cantine, quitte à s’offrir un bon restaurant de temps en temps” et pour herta, “pas besoin de casser les prix en période de crise pour vendre nos produits quand la marque est solide et bien gérée”
“on intervient sur tout”, déclare philippe picaud, directeur du design du groupe carrefour / et il ne pourrait, en 2012, en être autrement
le solide, le bien-géré, la segmentation des packagings et la juste place du logotype, du nom du produit et de ses composants, la communication de rue, la circulation dans les travées, le design sonore dans les magasins et la bonne humeur des caissiers, liée à leurs bonnes conditions de travail et à leur dress code, le rôle du designer y est essentiel, par le récit qu’il va installer
“ce qui est très important pour nous, c’est la mixité / la mixité des choses qui nous entourent, explique erwan bouroullec /
ce que le designer installe et raconte, c’est l’histoire / le mélange d’innovations et de repères simples, de produits de provenances différentes et de nouvelles matières, de couleurs apaisantes et de formes justes et la conviction, ancrée et viscérale, que le monde de demain sera meilleur / forcement meilleur
ce que nous disent les marques, pour lesquelles nous travaillons, qui nous signent nos bons de commande et sans lesquelles nous ne pouvons pas vivre, c’est qu’elles ont chaque jour plus besoin de nous pour raconter leur histoire
bien sûr, les certitudes d’hier se sont estompées / la marque n’est plus seul leader, et la pauvreté est un marché
le rôle du designer est d’amener de nouveaux récits et de savoir les mener, et de nouvelles saisons, comme dans les séries tv
repetto / monde
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