<>Le fil rose, c’est le fil, ténu, ténu, ténu qui lie et relie les designers, les architectes, les commanditaires / les marques et les collectivités /, les 1 500 élèves qui sortent chaque année d’écoles de design en France, les media et tous les maçons, les verriers, les fabricants de lumière, de céramique, les coloristes, les papetiers, les imprimeurs, les relieurs, celles et ceux qui savent faire une corniche, un encadrement en pierre, tous les artisans dont le savoir-faire nous est indispensable pour fabriquer ce que nous créons.
Rose comme la couleur corporate choisie par D’days qui organise toute la semaine à Paris des rencontres, des débats, des expositions et des visites d’agences pour faire connaitre le design.
Chaque jour nous apporte la crainte de voir ce fil rose se rompre et ces métiers ne plus exister, faute de commandes quand l’actualité nous annonce la disparition d’entreprises émérites et des projets qui tournent court, faute de financements, d’enthousiasme ou de compétences pour les diriger.
Et pourtant, les vents soufflent dans nos voiles / Arte a consacré une soirée entière à Philippe Starck, et Arnaud Montebourg nous invite au décloisonnement des deux hémisphères de notre cerveau qui nous permettra de donner plus libre cours à notre curiosité, à la rencontre avec d’autres et à l’initiative plutôt que de trop écouter la raison et d’éviter de nous rencontrer, de débattre et d’échanger.
Si les bouleversements actuels ne sont pas, comme l’indiquent multes économistes, le fait de crises ponctuelles mais de mutations radicales de sociétés et de comportements, le design et les designers sont au premier rang, par notre pratique quotidienne de l’écoute et de l’innovation, pour en être parmi les premiers acteurs.
“Les dieux étaient avec moi, mais il a fallu que je leur parle à l’oreille” déclare Rudy Ricciotti, architecte et si les media et les ministres s’intéressent à nous, il nous faut aussi participer au débat public et aider à la compréhension de notre métier, de nos méthodologies et de nos programmes.
Faire connaitre un métier, ce n’est jamais simple : chacune et chacun l’exerce de manière différente et chacun de nos interlocuteurs en a une approche parcellaire, selon son parcours.
Et nous pouvons nous inspirer de la ville pour mieux expliquer nos métiers car la ville nous ressemble.
Comme nous, la ville se développe très vite / elle acquiert de nouvelles populations, de nouveaux usages et doit s’y adapter, au risque, si elle ne le fait pas, de devenir ville-musée, ville-fantôme ou ville-dortoir.
La ville apparaît aujourd’hui, et à l’échelle du monde, comme un puzzle dont les pièces ne s’ajointent pas forcément et dont il serait inutile d’attendre qu’elles puissent toutes ensemble configurer une image stable.
La ville est composée d’éléments épars, issus de périodes multiples et qui répondent à des besoins qui le sont tout autant / habitat, commerces, soins / et son écriture actuelle diffère de celle de l’ère de sa constitution, comme Marseille qui s’est tournée lors de sa création vers la terre et a attendu le vingtième siècle pour se tourner vers la mer.
Et les questions posées à celles et ceux qui travaillent la ville portent sur les phrases urbaines qui s’écrivent aujourd’hui : doit-on travailler à créer “une nouvelle couche” exclusivement actuelle, ou à rassembler tout ce qui existe pour créer “un esprit” qui intègre passé, présent et futur et donne envie d’y vivre ?
C’est la question récurrente posée au design : design, designs, design global ou kyrielle de métiers liés au design qui ont chacun sens mais participent à la difficulté d’une perception claire et efficiente de notre métier ? Débats
Ricciotti architecte / exposition à la cité de l’architecture et du patrimoine / Paris jusqu’au 08 09 13
Jean-Christophe Bailly / La phrase urbaine / Seuil / 21.00 euros
D’days à Paris / mardi 4 juin rive droite, mercredi 5 rive gauche et vendredi 6 portes ouvertes de 10 à 18h de 12 studios de design, dont 3 situés dans le bâtiment conçu par Francis Soler 20 rue Primo Levi Paris 13 / D’days.com
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