lundi 14 avril 2008

branzi à cartier / design fondamental / didier saco


“le design est une activité liée à une pensée complexe et à une logique très originale, où la recherche esthétique s’associe aux stratégies industrielles et où la technologie n’est qu’une partie d’un vaste contexte symbolique”

à tous ceux et celles qui courent pour accélérer la lutte contre la glaciation qui nous entoure et nous enserre, l’exposition andrea branzi à la fondation cartier à paris est une merveille

merveille d’intelligences, d’énergies et de perspectives

chacun se souvient qu’andrea branzi, juste italien, participe aux débats sur le design depuis quarante ans, d’archizoom dans les années 70 à memphis et alchymia au début des années 80

juste italien car andrea branzi fait partie de cette série limitée de créateurs sans limite, que les seuls termes de designer, d’architecte, de scénographe, d’éditorialiste, d’enseignement, de théoricien et d’artiste ne sauraient suffir à définir car son travail est transversal et s’enrichit de toutes ces tentations de projet de vie

tous nos fondamentaux, toutes nos circulations d’espaces, tous nos mobiliers, urbains et d’intérieur, depuis plus de vingt ans ont leur source dans l’œuvre d’andrea branzi

et si “joli” est le qualificatif employé parfois à propos du design italien quand les mots d’usage, de pertinence et de modernité se trouvent courts, l’exposition andréa branzi est très jolie
en quelques pièces, quelques matières, toute l’œuvre d’une vie d’équilibre et d’échanges de langages est présentée en une installation circulaire, baignée par les poèmes écrits, lus et musiqués par patti smith

“croyez-vous que la maison, la structure la plus hostile au changement, puisse subir des modifications profondes ?
si je devais choisir un lieu témoin du présent - ou du futur - , je ne choisirais pas une maison / j’opterais probablement pour un incubateur, c’est-à-dire un espace dans lequel on exerce différentes activités simultanément : habiter, produire, exposer, vendre, communiquer, jouer /
la maison est un lieu apparemment immobile, mais en réalité elle change profondément et lentement, obéissant à des forces souterraines non pas générées par le projet mais par des forces anthropologiques / la maison actuelle est un lieu de fonctionnements plus qu’un lieu fonctionnel

je crois qu’aujourd’hui le milieu dans lequel nous vivons est saturé, tant sur le plan esthétique qu’écologique / saturé de signes et de langages qui rendent l’espace souvent très écœurant / il s’agit donc de produire une esthétique plus vivable, c’est-à-dire une esthétique qui ne soit pas aussi envahissante / c’est pour cette raison que je travaille sur des catégories de projets qui ne tendent pas à créer de nouveaux langages mais plutôt à démonter et remonter le monde existant”

andrea branzi / open enclosures / jusqu’au 22 juin 08 / fondation cartier boulevard raspail paris

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