vendredi 18 avril 2008

philippe apeloig au cœur des mots / décager les designs / didier saco


chacun d’entre nous mène ses combats, avec ses convictions, ses forces, ses poings rageurs parfois, ses outils, ses talents et ses réseaux / et c’est bien sûr de cette énergie que naissent les idées, les rencontres et les projets que nous menons

étienne hervy, rédacteur en chef de la revue étapes, s’est ouvert sur ce blog et dans ses pages de son désespoir de voir que “le graphisme est le parent pauvre, le premier dont on rogne le budget et les ailes, le grand oublié du design et des arts visuels”

philippe apeloig expose son travail à la galerie espace topographique à paris
ce n’est pas une rétrospective / il est si jeune / ce n’est pas non plus une vente à but caritatif, une promotion personnelle ou une exposition commerciale: c’est un manifeste

chacun d’entre nous a dans l’œil la couverture du catalogue chicago pour le musée d’orsay, les affiches actuelles pour le châtelet et celles si pertinentes pour le musée d’art et d’histoire du judaïsme à paris, sans savoir qui les a conçues

et c’est là le manifeste de philippe apeloig qui ne revendique pas tant la création de ces affiches que la réflexion sur la signification de la couleur, de la typographie, de la mise en page, de la respiration et du blanc, et l’implication nécessaire de tous les décideurs en termes de communication sur des engagements à long terme sur le sens des messages avant leur contenu, et sur l’indispensable vision à long terme de toute identité

“la vocation du graphiste s’apparente à celle d’un acteur qui a pour mission de créer un personnage et de déclamer le texte d’un auteur de la façon la plus claire et la plus personnelle qui soit / son interprétation révèle son génie / si le texte est incompréhensible et le rôle peu credible, on peut alors juger de son mauvais jeu : l’ouvrage a échoué / de même, le graphiste doit respecter les besoins de son client / il a pour tâche de les interpréter visuelllement / s’il en change la direction ou s’accapare le propos en le rendant indéchiffrable, il a manqué à sa mission”

hélas, étienne hervy et philippe apeloig disent la même chose / ils revendiquent la part artistique du métier de graphiste, déplorent la confrontation lourde et brutale avec les corrections de textes et les réunions interminables et regrettent les décalages de cultures et de formations avec leurs interlocuteurs

sans doute devons-nous continuer à décager les designs et à lier davantage toutes les formes d’expression des désirs et des marques pour permettre une meilleure connaissance des talents et des besoins de chacun

vivo in typo / espace topographique de l’art 15 rue de thorigny paris 4 / jusqu’au 25 05 08
catalogue indispensable / au coeur du mot / philippe apeloig / éditions lars muller publishers / prix réduit pour les étudiants

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Affirmer l'essence culturelle du graphisme (puisqu'il s'agit bien de contribuer à une meilleure intelligence entre les individus et les entreprises humaines) et des designs, dire l'intérêt que peut trouver un message à être passé par les voies de l'art par une personne ou un groupe agissant en créateur, ne nie en rien l'implication dans des sujets de fond et/ou du quotidien. Cassandre a dessiné le logo d'Yves Saint Laurent et Grapus celui du secours populaire… Disons avec la philosophe Marie José Mondzain que le graphisme est "un art qui ne refuse pas de communiquer".