lundi 7 avril 2008

les ihm / interfaces homme-machine et le design collaboratif / didier saco


que nous le sachions ou pas, tout comme monsieur jourdain, nous sommes de plus en plus en contact avec les ihm / et ne pas forcément le savoir est un excellent signe, puisque celà signifie que nos ihm se passent sans histoire, ce qui est rare

relève de l’ihm tout ce qui donne à la machine une fonction destinée à rendre un service, à transmettre une information et à vendre un produit

l’ihm qui nous est la plus familière, car la plus ancienne, et la plus basique est celle qui distribue de l’argent, en échange d’une carte magnétique et de quelques chiffres
celle qui est plus récente et nous laisse rarement indifférents est celle avec laquelle nous échangeons des informations précises / date, heure, destination, degré de confort / qui relèvent souvent de nos vies privées / pour obtenir des titres de transport

bien qu’il s’agisse là de produits, de matériels, d’outils, d’accessoires, il nous est très difficile d’échapper à la tentation de les maintenir dans ce seul domaine pour pouvoir les doter de vertus, de qualités et de défauts qui relevaient, il y a encore peu de temps, exclusivement de l’humain

lorsque l’échange avec une interface s’avère difficile, peu lisible, incompatible avec notre humeur ou étrangère à notre logique, s’installent alors des sentiments d’agacement, de frustration, voire d’angoisse

lorsque, au contraire, tout “marche” bien et que nous en sommes surpris, nous ne sommes toujours pas dans le rapport ancien d’un humain avec un matériel mais dans l’échange, le partage des mêmes cultures, la complicité, la congruence

certains parlent d’âge, 50 ans, âge qui scinde les deux publics, le public “digital nativ” / ceux qui ont toujours connu les écrans / et les autres, ceux d’avant, qui auraient un rejet, lié à leur crainte de ne pas savoir et privilégient toujours les guichets aux objets communicants, sans oublier les indéfectibles enfants de blum, de jaurès et de mai 68, missionnaires du quotidien et qui privilégiront toujours le guichet à l’appareil, “pour maintenir l’emploi”

peut-être s’agit-il simplement de choix des mots et des valeurs que nous leur donnons, entre les mots interphase et intelligence
peut-on doter un appareil d’intelligence ?
la barrière qui se dresse encore aux “out of digital nativ” ne vient-elle pas de ce rejet, face à un appareil / “simple appareil” ?

il s’agit là de design
design collaboratif, avec des anthropologues, des sémiologues, des ingénieurs, des industriels, des techniciens des populations et des designers pour arriver à l’expression et à l’usage d’une fonction qui ne soit ni que le fait de l’humain, ni que le fait d’un évènement, ni que le fait d’un matériel, mais celle d’un rapport

design sociétal tout autant, qui essaie, comme le fait la ratp avec navigo, de présenter son offre non par produit mais par besoin, et dans les termes les plus simples, les plus quotidiens, les plus faciles pour que chacun, pressé, “digital nativ ou pas”, parlant français, anglais, espagnol, très bien, un peu ou ne sachant pas lire du tout puisse accéder à l’usage et intégrer la fonction d’acteur

www.apci.asso.fr / compte-rendu des ateliers design transportmobilité, en ligne prochainement
www.predit.prd.fr / programme de recherches sur les déplacements terrestres
palais des congrès les 05, 06 et 07 mai prochains

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