lundi 15 septembre 2008

design, de la légèreté et de l’effort / didier saco


la légèreté a disparu
tout comme l’insouciance dans les années 1980, les années 2000 en ont sonné le glas

europe, mondialisation, prix des carburants, allongement de la durée de nos vies, réduction des certitudes ou inflation des aléas / climatiques, économiques et personnels / chacun a intégré la gravité dans son quotidien et dans nos métiers / chaque projet nécessite plus de garanties, de validations, de bons à tirer, d’épreuves couleurs, de prototypes, d’expertises et donc, plus de temps passé et, en même temps, les budgets se réduisent et les marques de réduire d’autant la rémunération de ce temps-là qui a pris le pas sur celui de la création

le rose est devenu mauve, le papier est devenu carton, le carton-mousse s’est épaissi et les bâtiments carrés ou rectangulaires, classiques et à angles droits, s’adaptent à présent aux vents, à la lumière de la ville, aux accidents du terrain et aux idées et aux humeurs de ceux qui les concoivent et de ceux qui les achètent

et l’effort est tenté de suivre la même voie
inspiré par ceux qui nous gouvernent et qui semblent agir dans une sorte d’urgence perpétuelle et qui efface le temps, l’effort n’a plus la cote
l’idée s’installe qu’il suffirait de déplacer l’existant pour que, sans délai, sans effort et sans sacrifice, tout s’améliore et que chaque mesure, chaque réforme prise amène dans l’instant quelque avantage

comme si l’apprentissage, le temps passé, l’histoire, le travail et l’effort n’étaient plus nécessaires et que le naturel, l’inspiration et le génie semblaient les avoir remplacés

le festival d’automne à paris nous dit tout le contraire / depuis 37 ans, date de sa création par michel guy, le festival d’automne à paris nous offre à chaque rentrée une source exceptionnelle d’idées, de concepts, d’inspirations, de stimuli et de plaisirs
arts plastiques, musique, théâtre, danse, video, installations, lectures / la sélection, réalisée chaque année par marie collin, nous offre autant de rencontres avec la création du monde entier que d’échos à nos travaux
lumières, sons, espaces, couleurs, matières / chaque proposition du festival d’automne est geyser / qu’ils soient japonais, italiens, belges ou basques, chaque concepteur, dans sa matière, et parfois en transversal avec d’autres animations, nous propose un fil déroulé, qui nous déroute, nous séduit et nous embobine /
à nous de le rembobiner à notre tour, et à nos histoires

qui croire ?

festival d’automne à paris / 13 septembre - 21 décembre 08
www.festival-automne.com

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Dans le bateau-cathédrale, un seul habitant, le sergent Duquesne; et deux fois, il a posté un commentaire sans que la rubrique du même nom ne se départisse du pluriel de majesté. Si le sergent Duquesne s'exprime à nouveau, nous allons être deux et "commentaires" prendra son plein sens. Saco et Bulles, deux autres, pourraient se poser la question: moins dire, et plus nous interroger sur les questions qui forment et déforment le design; et le Festival d'Automne, objet saisonnier visitable par nous tous, qu'en est-il pour nous? Que Saco nous donne rendez-vous, un soir, à une manifestation qu'il veut soutenir et nous viendrons puis nous réunirons pour en discuter autour d'un verre ou sur le bord d'un quai de métro et je demande à voir le sergent Duquesne, l'autre commentaireS.

Léo Standard