lundi 6 octobre 2008

peter knapp / je pars toujours d’une chose simple pour arriver à moins / design global / didier saco


peintre, directeur artistique, graphiste, photographe, cineaste, enseignant / toutes ces activités, pratiques successives et parfois simultanées, classent peter knapp parmi les inclassables, celles et ceux qui répandent leur créativité, qui séduisent et font peur tout en même temps, tant ils sont prolixes et parfois traités de ‘touche-à-tout”

peter knapp, comme chacun sait, travaille autant sur commande, pour la presse et pour l’édition, qu’en développant une activité d’artiste, en exposant en galeries et en musées en tant que peintre tout d’abord, puis photographe

jean paul goude, naoto fukasawa, marc newson, david steiner, et jean cocteau et léonard de vinci si nous voulons remonter le fil des ans : nous en connaissons des dizaines, autour de nous, capables de créer du mobilier, de l’enseigne, du logotype, de l’annonce presse, du flacon, de la plv et du luminaire

la démarche essentielle est la curiosité / à côté, bien sûr, de l’élan doivent suivre les équipes capables du développement matières, formes, usages et droits sans lesquelles aucune idée n’est viable

pourquoi alors sommes nous parfois dépités, déconcertés, désorientés de voir les marques avec lesquelles nous travaillons nous “caser” en une activité design et une seule ?

pourquoi un flacon sublime et un logotype “rapide”, pourquoi une prise de vue exceptionnelle et une mise en page qui l’est beaucoup moins, pourquoi un mobilier en pharmacies qui respecte tous les codes du développement durable, pour accueillir des packs en 6 couleurs plus vernis plus packs secondaires, le tout en 46 volumes différents / des pots, des tubes, des sprays et des flacons en 6 contenances chacun avec autant de moules, de fabricants, de fabrications et de sources différentes ?

pourquoi les marques ont-elles du design une vision partielle, par activité / le print, le pack, le produit, le web / et non globale ?


la réponse, biensûr, nous appartient
c’est nous qui communiquons / ou pas assez / sur ce que nous faisons
c’est nous qui, à force de vouloir informer et rassurer, faisons peut-être trop vite l’impasse sur ce que nous pouvons faire
à force de vouloir spécialiser nos projets et nos interventions, nous dressons peut-être nous-mêmes les cloisons qui nous casent

la couleur, la matière, la forme et la fonction sont nos fondamentaux
si les marques avec lesquelles nous avons la chance de travailler nous “casent”, c’est peut-être que nous ne partons pas assez de nos fondamentaux et allons très vite, pour “rassurer”, sur le produit fini avant de parcourir les possibles / possibles usages, possibles images et possibles messages

peut-être que le concept du concept a disparu, que le comment a avalé le pourquoi et que, incertitudes du lendemain et obligations de fin de mois obligeant, nous préférons “assurer” qu’élargir le cercle de la recherche des possibles, sous d’autres formes, d’autres us, d’autres designs

peut-être que le design global n’est pas un vilain mot, et le touche-à-tout un nouveau département à créer en écoles de design

david steiner / exposition fondation pierre bergé / yves saint laurent 5 avenue marceau paris 8
peter knapp / éditions chêne / print en 08

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