lundi 13 octobre 2008

vertiges / de la souplesse et du dire / didier saco


l’innovation est au cœur de nos métiers / innovation des formes, des usages, des matériaux et des couleurs
et les turbulences extrêmes que nous traversons tendent vers une direction totalement opposée / l’innovation ne rime pas avec la récession

chacun d’entre nous l’a déjà noté depuis plusieurs mois, plusieurs semestres, plusieurs années : la prise de risque a totalement disparu, et les projets retenus ne relevent plus ni de la création, ni de l’innovation mais de la thésaurisation : on garde ce que l’on connait

rééditions, simples changements de matières ou de couleurs, utilsation de formes existantes pour de nouveaux produits / la funeste formule : “on ne change pas une équipe qui gagne” est responsable de centaines de projets qui n’ont pas vu le jour et remplacés par de l’existant relooké

cet état de stagnation des idées va s’installer et se développer jusqu’au vertige / si les marques doivent produire, ce sont pour des marchés mutants et qu’elles ne connaissent pas, et donc avec des codes, des signes et des histoires les plus atones possibles, afin de prendre le moindre risque de perdre la moindre part de marché

que faire ?
nous avons beaucoup de chances et d’atouts
nous sommes en amont des projets et des histoires / et tout comme nous avons perçu, depuis des mois, cette glaciation, que pouvons-nous percevoir et mettre en place pour les temps à venir pour notre développement ?

nous avons, précieuse, notre expérience, riche de mille enseignements, du bon et du moins
le bon, et même l’excellent, ce sont les talents /
les experts sémio, matério, écolo et écono qui travaillent pour nous, les artisans avec lesquels nous travaillons, les écoles qui forment celles et ceux avec lesquelles nous travaillerons et les marques, parmi les plus riches d’histoires dans le monde entier et pour lesquelles nous travaillons

et le moins bon, ce sont les temps /
les charges et les banques qui raisonnent sur des modules au mieux vieux de trois ans, les appels d’offres qui demandent six mois de conception, s’annulent parfois dès réception des réponses et ne donnent parfois pas de réponse deux ans après la remise des dossiers, les projets qui nécessitent des mois à mûrir, les contrats pas assez renouvelables, les temps de conception insuffisament rémunérés et ceux de développement insuffisament estimés et nos clients qui émettent des bons de commande réglables à 60 jours le 10 et omettent de les adresser à la commande et attendent parfois … des semaines, sinon des mois

créons
créons des structures de travail souples qui permettent aux projets d’avancer plus vite et aux marques de s’y engager sans crainte
créons des espaces de travail partagés, où sont assemblées sur le même espace des expertises convergentes
créons des espaces-temps mobiles, adaptables selon les projets avant de l’être à partir des vacances scolaires
créons des rémunérations séquencées au seul temps de travail, qu’il soit de recherches, de conception, de développement, de veille ou de suivi de projet

l’innovation peut aussi s’appliquer à notre fonctionnement, à nos méthodes de travail et de rémunération, ainsi qu’à nos talents pour le dire et le faire savoir

tout celà ne va pas changer la face du monde / mais peut être un peu le nôtre
l’innovation nous appartient

vertigo / esthétique et histoire du cinéma / n°34 japon / 14.80 euros
distribué par capricci éditions / www.capricci.fr

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Didier,

Et oui, il n'est pas beau ce quotidien qu'on essai de nous imposer...
je partage tout à fait ton point de vue

Anonyme a dit…

comme le moi est beau alors que le monde va d'insuffisances à d'autres pesanteurs. Il y a cette couleur si particulière du soi quand il n'est pas, ou insuffisement, relié par un emploi ou un marché. Nombreux seront les exclus des fameuses affaires dans les mois à venir et les moi s'additionnant resteront-ils en face à face à leurs écrans ou prendront-ils les rues comme champ d'expression des moi sans rien?

Léo