mardi 25 novembre 2008

design / les merveilleux nuages / didier saco


la biennale de saint-étienne, en fêtant ses dix premières années, s’inscrit totalement dans ce que dénomme john thackara la durabilité

la durabilité, selon wikipedi, c’est “ une configuration de la société humaine qui lui permet d’assurer sa pérennité. la durabilité repose sur le maintien d’un environnement vivable, sur le développement économique à l’échelle planétaire sur une organisation sociale équitable”.

le temps qui passe à la biennale de saint-étienne, c’est le savoir et la congruence des experiences qui permet, après dix années d’expositions, de rencontres et partages, de savoir organiser un parcours, une scénographie et des rencontres qui permettent d’intégrer, l’une après l’autre, les étapes du design : les recherches, les expériences, les témoignages, les engagements et les prospectives

la durabilité à saint-étienne, ce sont les expériences des designers, des écoles, des marques, des chercheurs, des universitaires et des fabricants qui ont forgé leurs talents au fil des temps, passés et futurs, et livrent leurs travaux, sans parti pris, sans arrogances, sans leçons données et sans spectres de fin du monde


le temps qui passe est le meilleur allié du design, comme les nuages, les merveilleux nuages / c’est le temps qui labelise le travail du designer et porte l’accent à la fois sur l’effort accompli, sur l’intégration du travail dans une projection et sur la vision que le designer donne à ce qu’il crée

la durabilité / c’est ainsi que désigne john thackara le souci que nous devons avoir du temps, le temps passé à apprendre et le temps futur, que nous devons intégrer dans tous nos projets afin de les rendre “susceptibles” de participer, suivant de nouvelles modalités à créer, à de nouvelles pratiques / mutualisation des ressources, échanges non monétarisés, conception systèmique de services avant les objets et les apparences, restitution de l’humain au cœur de tous les systèmes

la durabilité, c’est parfois aussi ce qui manque aux maillons qui suivent la création, et nombre de projets restent en leur état, par absence de perspectives / c’est l’actuelle l’expérience de pierre-léon luneau qui a conçu une table qui a reçu récompenses, congratulations multiples et échos dans la presse depuis 2 ans et est, depuis cette date, en attente de distributeur

la durabilité est alors en jeu : à quel moment doit-elle intervenir dans le design management d’un projet / à sa génèse, en cours ou le projet validé ?

il appartient sans doute au designer de l’intégrer tout au long de sa conception, tout comme la connaissance des matériaux, la maitrise de la fabrication, le management d’équipes créatives, la gestion des équilibres financiers, la mise à jour des lois sociales, l’apprentissage des medias, l’usage de plusieurs langues et l’entretien des humeurs, des intuitions et des désirs

- biennale internationale design / à saint étienne jusqu’au 30 novembre
- in the bubble / de la complexité au design durable / john thackara / 18 euros
- pierre-léon luneau / miss folding / pierre-leon@luneau-design.com

photo :
see you, pierre tombale en béton / akon maurer klimes et péter kussera / katlin et andreas ivanka, designers europe centrale exposés à saint etienne

Garder la main / anne-marie builles


10e Biennale de design de Saint-Etienne
un laboratoire des modes de vie de demain

La recherche en design en est encore à ses balbutiements ; la réflexion et la théorisation sur les pratiques du design sont encore lentes à se structurer.Elles sont plus avancées sur le plan
de la réception du design, ses effets sociaux et son impact économique
En revanche, pour prétendre se situer dans un véritable process de recherche, elles restent encore trop peu développées sur le plan des sciences de la conception et de l’innovation.
Des axes de recherche s’imposent et ils sont précis : nouveaux media, design d’interface, théories du projet, nouveaux espaces, nouvelles circulations, nouveaux échanges, nanotechnologies, design durable….
Une chose est de prendre la mesure de ces bouleversements à venir, une autre de mobiliser toutes les disciplines connexes à la pratique du design, anthropologie, science de l’organisation et de gestion, sciences de l’ingénieur, histoire des techniques, physiologie et psychologie cognitives neuro physiologie sensorielle, design, sémiotique et histoire de l’art………
Tout ce qui interroge notre avenir affleure tout au long du parcours d’une biennale
qui se veut le laboratoire des modes de vie de demain. Et nous propose un dédale
de propositions hétérogènes comme « autant d’alternatives et de réponses liées aux enjeux sociaux complexes et aux modes de vie en mutation. Comment penser le quotidien de l’individu et du collectif, quel sens les designers donnent-ils à leur pratique ? »
Les questions restent posées.

Rien ne nous est caché des multiples mouvements et courants qui inspirent cette prise de conscience, une design attitude qui tient souvent du paradoxe, entre engagement et détachement, inquiétude et dérision, anticipation et régression, aptitude naturelle d’adaptation et échappée vers l’imaginaire, local contre global.

Pourtant, l’avenir ne doit pas faire peur
La contribution la plus convaincante est l’exposition de Claire Fayolle : demain c’est aujourd’hui.
Une prospective qui replace les enjeux du design sur le long terme et donne sens à ce qui peut aujourd’hui mobiliser notre action et la recherche en design.
L’innovation technologique des années à venir promet de révolutionner notre quotidien autour de la convergence entre nanotechnologies, biotechnologies, technologies de l’information et sciences cognitives.
Leurs avancées augurent un homme conduit à externaliser de plus en plus loin ses facultés. Libéré par la technique, libéré de ses gestes, de ses muscles, de la programmation de ses actes, de sa mémoire, libéré de son imagination par l’image, cet homme ne serait pas loin de rompre avec lui-même.
Or, tout l’intérêt du parti pris de « demain c’est aujourd’hui », c’est de ne jamais quitter le registre sensible de l’humain, de l’émotion, du sensoriel, de l’échange : l’influence du son sur la manipulation des objets, se parler en 3D, des émotions qui s’exprimeront à fleur de peau, les objets ultrasensibles qui changeront en fonction de notre moral…..
La médiation du design demeure, telle la vigie il garde « la main » sur le réel et prise sur un avenir, sinon incertain, parfois inquiétant.
Et c’est une bonne nouvelle !

Photos :
KDDI "Ce que les téléphones portables ont oublié de prendre en compte"

lundi 10 novembre 2008

le design est dans le sac / didier saco


chacun d’entre nous connait la distinction entre packaging primaire / celui qui contient la matière, packaging secondaire / celui qui contient et protège le premier et packaging tertiaire / celui qui permet le transport des deux précédents
et davines est une marque italienne, installée à parme, qui fabrique et distribue du produit lavant pour cheveux, comme il en existe des centaines dans le monde

une fois ces faits énoncés, l’histoire pourrait s’arrêter là, et chacun d’entre nous continuer à chercher et à trouver son produit lavant pour cheveux, communément appelé shampooing, là où il veut, ou là où il peut

le design a pour vocation de créer ce qui est attendu et n’existe pas encore, et sa pertinence d’être précurseur
et l’intelligence de la marque est de comprendre les potentiels de ses produits, et de savoir devancer les attentes et les désirs de ses clients et de ses prospects

davines a depuis longtemps perçu l’indispensable attention que nous devons porter au projet de développement durable universel, tout en comprenant aussi l’attention que chacun d’entre nous, comme individu, demande et le désir que chaque produit, tout comme chaque personne, soit unique

au fil du temps, davines a progressivement remplacé ses pots en polyéthylène par des pots en verre, permettant le recyclage, a multiplié les décors de ses packs, adaptés à ses multiples clientèles, a privilégié les contenants transparents, afin de tout montrer

aujourd’hui, davines innove encore en concevant le packaging quaternaire, celui qui raconte une histoire et donne forme, grâce et allure aux tonnes de matière que chaque humain transporte par vie, tous les jours, sous la forme de sacs plus ou moins vilains, plus ou moins difformes et toujours décalés / trop lourds, ils pèsent et rendent les fins de journée traînantes, trop petits, ils sont inutiles et, trop “marqués”, ils nous tranforment en colonnes morris / mais il suffit de s’arrêter dix secondes sur un trottoir et de regarder les passants pour s’apercevoir que c’est là le dénominateur commun à chacun d’entre nous : le vilain sac

davines accompagne le lancement d’une nouvelle ligne de produits lavants pour cheveux “glorifying hair care system”, formules développées “avec science et amour” d’un contenant, packaging quaternaire qui évite les écueils du catalogue de toutes les encres, vernis et matières dont plus personne ne veut et répond, en avance, aux désirs et attentes de chacun / juste

davines / www.davines