lundi 16 février 2009

Design, feuille de route / Anne marie-builles


Avec « le designer », allons-nous désespérer ne plus avoir à réinventer la définition du design ?
Reconnaissons que Jean Jacques Urvoy et Sophie Sanchez ont fait le tour de la question, une véritable somme sur la fonction design, enfin « presque », car le livre est promis à une perpétuelle évolution.
Il n’existait pas d’équivalent pour guider utilement la collaboration entreprise/designer.
Qu’ils soient remerciés d’avoir fait œuvre intelligente, documentée, précise et didactique, une véritable somme des bonnes pratiques qui président au bon déroulement d’un projet design, de sa conception à sa mise en place.
Il s’agit bien au sens propre d’un « manuel », d’un livre de « formation », clair, vivant, riche d’explications et d’illustrations, mini-cas, entretiens décrivant actions, comportements, méthodes et tâches nécessaires à la conduite du projet.
Ici ne prévalent ni les parti-pris d’intention du designer ni la démarche stratégique propre à l’entreprise, c’est le « faire ensemble » et le « comment ça marche » qui importent.

On progresse de façon méthodique et exhaustive sur la compréhension des méthodes, des attitudes, des disciplines nécessaires à l’instauration d’un véritable échange, entreprise / designer.
Le message est clair : « le designer n’engage pas son style mais le style et l’image propre à l’entreprise ».
L’intérêt juste du propos est d’arrimer d’emblée la tâche du designer à la stratégie de l’entreprise, d’en explorer systématiquement les responsabilités et les obligations de part et d’autre.
Ce livre est essentiel à tous, étudiants, designers et tous les acteurs de la vie économique.
À tous, comme le soulignent les auteurs, parce que le design s’impose aujourd’hui comme design de communication, communication de l’entreprise ou de la marque vers ses publics dans toutes ses dimensions d’expression visuelle (identité graphique, produit, architecture commerciale).
À tous parce que le design s’impose comme acteur majeur de l’économie globale en impliquant vision et stratégie de l’entreprise à tous les niveaux de décision.

Un pouvoir de démiurge pour le designer, une liberté qui n’est qu’un paradoxe de plus et l’oblige « comme tout créateur à être doté d’une bonne culture générale à la fois artistique et technologique, un sens aigu de la curiosité, ouvert sur le monde et sur les autres : les hommes, les cultures, la philosophie, les tendances, les nouveautés, les arts et les voyages….
Écouter, dialoguer, partager, transmettre et rester modeste, qualités qui lui seront nécessaires pour appréhender la relation de l’utilisateur avec l’objet, cerner les intentions des entreprises et donner la bonne réponse à leur problématique ».

ps perso : au jeu du je me souviens, que les auteurs soient remerciés d’avoir rappelé (à certains), au détour d’une page, la douce odeur d’amande du petit pot de colle Cléopâtre de notre enfance.


Le designer, de la conception à la mise en place du projet
Jean-Jacques Urvoy / Sophie Sanchez
Editions Eyrolles

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