lundi 16 février 2009

french design / didier saco


la merveille des mythes, c’est qu’ils sont éternels
tout comme psyché symbolise, sans faillir depuis 22 siècles, l’accès à l’éternité grâce à cupidon, fils de vénus, nos débats sont régulièrement agités par les mêmes récurrences : la rémunération des compétitions, la paire design/dessein et les aléas ubuesques des appels d’offre

la french touch, le design français est aussi un tube qui fait toujours recette

anne-marie boutin, de l’apci, a l’habitude de dire que c’est à l’étranger que l’on mesure la spécificité du design français
bien sûr, nul ne peut ni ne veut établir d’échelle de valeurs comparatives du design à partir de sa nationalité, et la tentation nationaliste actuelle de certains pays face à la situation mondiale actuelle est un argument dissuasif supplémentaire

la spécificité du design français ne peut en rien tabler sur un quelconque meilleur, même si chacun d’entre nous, de retour de londres, de milan, de bruxelles ou de tokyo a tentation, comme les enfants, à trouver la purée meilleure chez ses copains et le design extra-muros plus juste

et la quantité chaque année accrue d’étudiants en design venus du monde entier poursuivre leurs études en france est un indicateur précis, tangible et réel

l’histoire du graphisme, édité par les arts décoratifs, apporte une réponse fulgurante, et les pages qui défilent déroulent toute l’intelligence du monde, créée en france
cinzano par savignac en 1951, mazda par rené herbst en 1930, les galeries lafayette par cassandre la même année, jean widmer pour les autoroutes du sud en 73 et phillipe apeloig pour le musée d’orsay en 87 / la pertinence de ces designers ne réside pas dans leur nationalité mais dans leur champ de création

si l’on peut revendiquer une spécificité du design français, c’est son environnement
le travail de raymond subes, ferronnier d’art créateur des balustrades du paquebot france, des colonnes du pont du carrousel et du mémorial porte d’orléans à paris s’inscrit dans le mouvement des arts décoratifs et celui d’arik levy dans les recherches d’eillen gray

la french touch, c’est la proximité, la curiosité jamais assouvie et la familiarité à 25 siècles de création artistique, technique, culturelle, sociale et industrielle qui se sont exprimés sur un même territoire et savent convaincre, séduire et y attirer des créateurs du monde entier

la french touch, c’est le savoir pouvoir, et le pouvoir créer / savoir trouver ceux qui savent, les chercheurs et les créateurs, et pouvoir trouver ceux qui peuvent, les artisans et les industriels, réunis

histoire du graphisme en france / michel wlassikoff / les arts décoratifs / 45.00 euros

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