mardi 3 mai 2011
La culture de l’innovation de Marc Giget / Anne-Marie Builles
Sous la présidence de Marc Giget les 19 et 20 avril s’est tenue pour sa 4èmeédition la rencontre nationale des directeurs de l’innovation sur le thème « Maîtrise des écosystèmes d’innovation dans l’entreprise ».
Marc Giget est, comme chacun sait, expert international de l’évaluation de l’innovation, fondateur du Club de Paris des directeurs de l’innovation et animateur des célèbres mardis de l’innovation au CNAM.
A l’injonction d’innover qui assaille de toutes parts les acteurs de l’entreprise,
à ceux qui prétendent en donner le tempo et la recette efficace, la vision de Marc Giget replace la capacité de conception et les process d’innovation dans la perspective d’une écologie humaniste de l’innovation et de l’action, l’innovation comme un moment d’une alchimie particulière, une synthèse créative opérée au carrefour de la diversité des cultures, humaniste, philosophique, historique, scientifique, technique, esthétique.
L’esprit d’innovation ne se décrète pas, il dépend moins d’un savoir que de la curiosité d’un esprit visionnaire, une dynamique créative soutenue par l’énergie d’anticiper, de prendre l’initiative dans un contexte inédit, le plaisir enfin de réaliser.
Il correspond, remarque Marc Giget, à un moment culturel particulier de notre développement qui rend possible l’intégration du meilleur état de l’art et des connaissances, un moment privilégié d’ouverture et de décloisonnement des savoirs où des individus osent franchir les frontières.
La dimension essentielle d’une culture est d’être ouverte et partagée, elle est le lien qui permet aux gens de communiquer entre eux et d’accomplir leur être pleinement humain.
Au regard des défis que nous pose le destin planétaire de notre humanité, il est urgent de changer notre manière de concevoir le monde. Comment soutenir sa complexité et appréhender les interdépendances qui s’y densifient singulièrement ? Comment organiser ensemble la connaissance en fonction d’une nécessaire mise en contexte, globale, multidimensionnelle, complexe ? Comment se donner les moyens de penser et d’évaluer ensemble notre développement ? Comment, au final, transformer la relation entre les humains ?
Cela commence par ce qu’Edgar Morin appelle l’apprentissage d’une éthique de la solidarité et une éthique de la compréhension.
Ce sont bien les enjeux qui se posent à la culture d’innovation en entreprise et à la maitrise de son modèle d’écosystème.
A ce jour, nul ne peut prétendre détenir l’expertise d’une compréhension globale d’une problématique d’innovation et seule une connaissance distribuée en réseau ouvert peut combiner efficacement les expertises, les dynamiques d’action et de décision, l’accès au meilleur état des connaissances, la mobilisation de tous les acteurs sur des valeurs partagées, l’écoute des désirs et attentes profondes de la société.
« L’organisation de l’écosystème d’innovation tient son efficacité de sa dimension globale et interactive, de sa dynamique d’échanges, sa capacité d’ouverture et ses modes d’implication et de connection vers l’ensemble des savoirs et des acteurs du projet dans « une démarche concertée ».
L’ensemble des passionnants exposés d’écosystèmes d’innovation présentés lors de ces rencontres a démontré largement la performance de leur stratégie, qu’ils soient à l’initiative de grands groupes, de collectivités ou d’associations et même de projet cinématographique, qu’ils soient dédiés à la performance, scientifique, technique, médicale, sociale, aux relations utilisateurs.
Mais le prototype d’écosystème le plus lumineux fut celui de l’expérience du Colegio SESI dans l’état du Parana au Brésil, stupéfiant par la qualité et l’éthique du projet pédagogique.
Nous fut présenté un programme à l’école d’une expérience d’apprentissage et d’échange en communauté de projet où il est question d’apprendre à apprendre ensemble sur des sujets librement choisis, d’apprendre de l’autre, d’apprendre à être, à faire, à résoudre des défis…
Une pédagogie qui stimule l’esprit d’équipe, les affinités relationnelles, l’autonomie, la créativité, l’implication sociale, qui valorise les talents et les compétences de chacun par un dialogue orienté sur une méthode de recherche toujours plus ouverte.
Et si c’était à l’école que tout commence, l’apprentissage de la culture de l’innovation, notre capacité de conception et d’intelligence générale, notre ouverture à l’autre, notre aptitude multidimensionnelle à comprendre la complexité, le contexte, l’environnement.
Aucune explication ni savoir délivrés, aussi pointus soient- ils, ne garantissent la « compréhension humaine »
Proposer dès l’école, l’apprentissage de l’expérience vécue et radicale d’une communauté de projet, d’une culture de l’innovation sensible, ouverte à la réalité de la vie au partage, à l’échange, au désir d’être utile, c’est guider les élèves « sur le chemin d’une qualité d’être » disent les promoteurs du projet SESI.
www.rencontre-innovation.com
www.mardis-innovation.fr
www.sesipr.org.br/colegiosesi/
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