mardi 10 janvier 2012

« Aimer ce que nous sommes » / am builles


« Aimer ce que nous sommes » titre d’une chanson de Christophe qui pourrait utilement inspirer nos énergies créatives pour les jours à venir. Il va nous falloir changer de paradigmes entend-on de tous bords. Mais j’aimerais qu’on m’explique comment fait-on rentrer ces drôles de choses dans les têtes ? Qui va commencer à changer ? Qui donnera la voie intelligente, juste et sensible pour prendre les bonnes décisions et agir ?

A y regarder de plus près, il se pourrait que les besoins et désirs des humains n’aient pas radicalement changé depuis bien des temps.

L’avenir appartient à ceux qui ont une longue mémoire disait Nietzsche. Regardons tout ce que nous avons réalisé. Et c’est justement parce que nous avons su changer, nous adapter et avancer, qu’au fur à mesure s’est révélée toute la complexité du monde et la nécessité d’une solidarité planétaire.

Aujourd’hui grâce aux nouvelles technologies, dans une lumière particulièrement crue, tout est là, à découvert, le roi est nu, nous voyons et nous avons encore moins de solutions toutes faites pour y répondre.

Mais constater ne suffit pas. Comment en percevoir la juste mesure sinon au travers des idéaux et des intentions que nous formerons et des actions que nous voudrons mener. Au commencement est l’acte, parce que nous ne savons faire qu’une seule chose, changer, nous adapter, réaliser.

L’impulsion vient de certains d’entre nous, les pionniers, les innovateurs, les artistes, ceux qui savent changer leur mode de pensée, nous indiquer d’autres voies, ceux qui inventent, imaginent, créent, inspirent, bousculent les frontières et ont le désir de faire avancer l’humanité.

Sachons les repérer!

Les designers sont de ceux-là, pour nous inciter à changer le regard sur les objets, repenser nos comportements, nos usages et mettre en lumière de nouveaux modèles intégrant et détournant des technologies existantes pour en redéployer toutes les possibilités d’application.

Jugés parfois comme intransigeants, perfectionnistes, voire ombrageux, leur seule excuse est la passion créatrice qui les anime, explorer, trouver des solutions et aimer les partager avec le plus grand nombre.

Et si l’ultime paradigme de toute morale, de tout engagement ou de tout projet d’action était l’amour ? « Il n'y a rien d'autre à apprendre. Celui qui sait cela, sait tout. » (Vladimir Jankélévitch).

« Fais ce que tu aimes » était le premier principe de Steve jobs, principe qui a porté naturellement son entreprise à un niveau d’exigence maximum.

Aimer ce que l’on fait, vouloir le meilleur, mettre de la beauté là où on ne s’y attend pas, puisse cette généreuse exigence être en 2012 la mieux partagée entre les entrepreneurs et tous les designers qui passent leur vie à essayer de les convaincre.

logo Apple, interprétation de Viktor Hertz

2 commentaires:

myobis a dit…

Il a un beau métier celui qui entreprend de changer le monde. Souhaitons lui qu'il y parvienne, Les Lundis de 2012, ou quand celà lui prendra !

J'aime l'idée du "Design par l'Amour" à le dire, ça fait très slogan.. quand bien même, tout comme la Sélection sexuelle (Darwin) cela pourrait mener à des créations quelque peu aberrantes selon d'autres aspects (fonctionnels, d'efficacité, ...)
L'Amour laisse alors sa place à ce qui est appréciable sans être utile au delà des critères d'estime. Et c'est très bien ainsi !!

Aussi, au delà de ce fabuleux moteur à la création, l'Amour est comme une ceinture de sécurité en charge d'éviter le malsain (notion d’Éthique). Même si les pages sombres de notre histoire nous rappellent que d'autres forces ont parfois le dessus.

Christian Leroyer a dit…

« Aimer ce que l’on fait », à condition d’être déjà dans son projet, c’est idéal.
« Faire ce que l’on aime », cela devrait être une règle de vie. Un certain nombre de personnes s’appliquent à faire ce qu’ils n’aiment pas. Par méconnaissance d’eux-mêmes, par manque de clairvoyance, ou par masochisme. C’est dommage, mais ça fait travailler les psy.
« Aimer ce que nous sommes », j’adhère. Cela suppose d’aller à la (re)connaissance de soi (Platon) ; mais également à la reconnaissance des autres. La créativité nait de l’échange, de la découverte, du dialogue, voire de la confrontation d’idées.
Comment l’histoire résiste-t- elle à l’accélération du temps ? Le bon design exige d’aimer ce que l’on fait dans le respect et la connaissance de ce qui a déjà été bien fait.